Quelques mots

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Dire que nous avons vécu si longtemps sans connaître l’antidote de la morosité… Le remède de Dolores Morcillo est pourtant l’un des plus doux à l’âme: pigments, huile et trame de lin, le tout brassé avec une infinie délicatesse. Que ses toiles s’embrasent de bouquets de flammes ou s’éclaboussent de vagues de tulipes luminescentes, elles exhalent toutes la joie de vivre. Dolores Morcillo ne fait pas de la peinture, elle compose de la poésie avec du jaune cadmium, du rouge, laque de Garance, du vert Rembrandt. Ses fleurs stylisées sont une ode au bonheur, ni plus ni moins. Sous son pinceau, arums, roses et marguerites pétillent dans leurs corsages chatoyants.
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Peindre n’est pas pour elle un passe-temps, c’est son énergie vitale. Et si elle a commencé à exposer pour un public plus large que celui de ses premiers admirateurs (ses fils et son mari) c’est simplement qu’elle n’avait plus assez de place pour faire fleurir toutes ses œuvres. "Je peins avant tout par plaisir. Au risque de paraître égoïste: pour mon plaisir. Parfois, je regrette de ne pas vivre dans mon atelier pour pouvoir, au beau milieu de la nuit, traduire concrètement une idée de couleur ou de dessin qui m’ont réveillé… "Pas d’angoisse de la toile blanche pour Dolores! Dans son atelier inondé de lumière, les fleurs poussent comme par enchantement. Six ou sept d’entre elles attendent patiemment la «touche finale» sur leur chevalet. "Comme la peinture à l’huile exige des temps de séchage relativement longs, je travaille sur plusieurs toiles à la fois. Mais, je ne suis jamais totalement satisfaite du résultat, avoue l’artiste dans un sourire. Je reviens toujours sur un trait, une touche de lumière à poser ici, une couleur à peaufiner là… Je veux la perfection."
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Photographe de formation, elle équilibre ses compositions avec rigueur et audace. Elle ose des mariages de couleurs insolites. "Je ne cherche pas à respecter un pseudo bon-goût ou un style imposé. Je n’ai aucune contrainte." Le plaisir, là encore, est son moteur. Impatiente, Dolores a jugé dès le départ qu’elle n’avait pas de temps à perdre. Elle a donc évité les routes académiques et à coupé à travers champs. Ses chemins de traverse s’appellent Modigliani et Picasso. Ambitieux pour un début! "J’ai appris chez moi, en m’efforçant de reproduire scrupuleusement leurs tableaux. C’est ainsi que je me suis initiée aux matériaux, aux techniques, aux couleurs." Elle se lance alors dans des œuvres personnelles, sans référence aucune à ses prestigieux mentors. Le devoir d’ingratitude de l’artiste... Ensuite, les fleurs se sont imposées naturellement. "Je suis quelqu’un de fondamentalement optimiste et positif, il ne pouvait pas sortir de moi du sombre et du triste. Ce n’est pas mon tempérament."
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Son tempérament, justement, la pousse à l’expérimentation, à l’abstraction parfois mais toujours dans la luminosité et le flamboiement. Sa sincérité et son talent seront vite récompensés. Moins de trois ans après ses débuts, Dolores multiplie les expositions. Un jour de 2003, elle reçoit même un appel de la lointaine Amérique. Séduits à distance et par la magie de l’internet, des marchands d’art n’hésitent pas à traverser l’Atlantique pour lui acheter plusieurs toiles. Il n’y a pas de hasard: Dolores est la seule à maîtriser l’art de couper la rose en quatre sans lui faire perdre une once de son charme... Que du contraire!

Aurore d’Haeyer

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